Cheikh Oumar Foutiyou Tall (avec parenthèse sur l’identité du sabre restitué au Sénégal).




Cheikh Oumar Foutiyou Tall est un personnage incontournable de l’histoire du Sénégal en général et de l’histoire de l’islam (surtout de la tariha Tijaane) en Afrique de l’ouest en particulier. Il mérite tellement le titre d’un héros national…. Malheureusement, les étrangers respectent plus que nous, nos propres ancêtres.
La question du sabre restitué hier par la France :
J’avais déjà dit que les souverains n’avaient jamais qu’une seule arme de guerre. Il avait deux à plusieurs sabres, épées, archer… pour Cheikh Oumar Foutiyou Tall, ce sabre a été dérobé de Ahmadou Tall, son fils successeur (mort 1898). Il le lui avait donné d’ailleurs. Le sabre privilégié de l’homme se trouve toujours à Bandiagara, au Mali. Ce sabre est long d’un mètre 30 selon les témoignages.
Ahmadou Tall a en effet perdu la bataille de 1890 contre le colonel français Archinard et ses troupes à Ségou. Mais Ahmadou Tall a règne sur le Ségou après la mort de son père jusqu’à cette date citée.
Il fut aussi un remarquable guerrier qui réussi à tenir prisonnière la mission commandée par le général Joseph Simon Gallieni (mort en 1916) pendant un an (entre 1879 et 1880) sur ses terres maliennes.
Biographie de l’Homme
Cheikh Oumar Foutiyou Tall est né en 1794 ou 1797 dans le village de Halwar (département de Podor) dans le Fouta-Toro. Il sera guide, souverain et défenseur de l’islam au Sénégal, au Mali et dans le Niger.
Celui qui va devenir le conquérant Tijaane des royaumes du Kaarta, Bambouk et du Nioro au milieu du 19e siècle, a en plus de ses talents guerriers, est un grand savant et intellectuel musulman. Sa formation est à liée à son long voyage vers la Mecque. Il fera un chemin de 18 années passant par Hamdallaye (Niger) chez Ahmadou Cheikhou, chez Mouhamed Bello dans le Sokoto. Il termine son périple à la Mecque en recevant le grande de El Hadj et de khalife de la confrérie soufi Tijaane du Soudan (Mali) des mains de l’érudit Muhammad Al Ghali.
Avant son retour et la fondation d’une zaouïa au Fouta-Djalon (ou il va prêcher pendant une dizaine d’années), Cheikh Oumar Foutiyou Tall séjour à la prestigieuse Université Al-Azhar du Caire.  Il commence le jihad en 1850. Il gagne contre les royaumes du Bambouk (1853), du Nioro (1854) et du Kaarta (1856). Ces royaumes sont localisés aujourd’hui dans les régions touchant les frontière sénégalaises, maliennes et mauritaniennes. (Voir carte).
Cheikh Oumar s’attaquera entre 1858 et 1862 aux royaumes Bambara du Ségou qu’il confie Ahmadou Tall son fils et continue sur Macina qui tombe en 1962.
Nous avons donné que les étapes du jihad mené par Cheikh Oumar Foutiyou Tall pour montrer la dimension extraordinaire de cet homme sur le plan guerrier comme politique. Il a su en quelques années rassembler et conquérir un large territoire à cheval sur 3 pays.
Cheikh Oumar Tall reproduit un modèle théocratique pour gouverner son royaume. Il fonde ainsi un Etat théocratique. Dans chaque province, il instaure un gouvernorat avec une forteresse de défense. Son règne s’appuie sur un gouvernement de conseil.
Il sera l’ennemi numéro 1 des troupes coloniales françaises hostiles à l’expansion islamiques et de l’autonomie des peuples noirs autochtones.
De nos jours, la question majeure touchant à la vie de Cheikh Oumar Foutiyou Tall reste sa fin, disparition ou mort ? de nos jours, aucun consensus sur l’après bataille entre les troupes de Cheikh Oumar et du colonel Archinard (1932) en 1864 à Bandiagara.
Je vous conseille de lire le « Qasida en Poular » de Mouhamadou Aliou Thiam, compagnon du saint homme traduit par Henri Gaden ou encore la biographie faite par Cheikh Moussa CAMARA (1864-1945).

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